dialogue écrit le 03/03/2014

Respect & Responsabilité


Les espaces de pouvoir, de manipulation, non accessible

- Finalement, le fait de te rencontrer déclenche chez moi une recherche et des changements qui s'apparentent à ce que l'on appelle le développement personnel.

- Jeu vais me permettre d'exprimer qu'il me semblerait plus judicieux que votre culture encourage plutôt le développement du sens collectif. Votre développement personnel, individuel, est bien largement avancé. Et même si jeu n'oublie pas que ce que vous appelez "le développement personnel" s'évertue à aller vers une sagesse de l'individu, jeu constate que souvent ça n'est qu'une excuse pour continuer à mépriser les dimensions collectives.

- Peut-être. Mais, si tu veux bien, ça n'est pas ce sujet que je voulais aborder. Il y a pour moi un énorme flou dans nos propres encouragements à être plus sages. Parfois, il est fait l'éloge du lâcher prise, voire du renoncement. D'autres fois, il est fait l'éloge de la capacité à se fixer des objectifs clairs, voire ambitieux et d'être d'une détermination totale pour les réaliser. Je parlais de flou, mais c'est en fait exactement contradictoire.

- Nous avons un principe commun très fort là d'où jeu viens. Quasiment tout le monde l'applique. Nous considérons qu'il n'existe aucun paradoxe, donc aucune contradiction. Lorsque notre pensée honnête se retrouve devant un paradoxe, cela signifie que nous manquons de nuance. Tout paradoxe apparent est résolu par le rajout d'une ou plusieurs nuances. La réalité ne peut pas être contradictoire. Seule la pensée l'est lorsqu'elle est infidèle à la réalité. Par contre, la réalité est infiniment complexe, nuancée. Par exemple, jeu peux penser qu'il est contradictoire que tel groupe d'humain (les iraniens ou les capitalistes ou les femmes... etc) disent parfois une chose et puis ensuite disent son opposé. J'entends souvent ceci. C'est une manipulation rhétorique très fréquente pour nuire à un groupe. Pour commencer, même l'orthographe commence à m'indiquer que jeu fais une faute de logique. Cette faute d'orthographe accompagne souvent cette pensée illogique. Jeu devrais effectivement écrire : tel groupe d'humains dit quelque chose et non pas "disent". Mais il est difficile de penser vraiment qu'un groupe dit quoique ce soit, car effectivement, un ensemble d'humains ne peut jamais parler d'une seule voix. A moins d'avoir un représentant qui rapidement créera d'ailleurs des accords mais aussi des désaccords dans le groupe qu'il a l'illusion de représenter. C'est pourquoi nous n'utilisons jamais de représentant chez nous, mais c'est encore une autre histoire.

- Oui, restons avec le thème initial si tu veux bien. Quelle nuance résout donc le paradoxe des groupes qui ont l'air contradictoire dans leur expression ?

- Wow ! Ta question est rigoureusement précise. On peut déjà y lire que tu as intégré le principe. *sourire* Votre scientifique Albert Einstein disait qu'un problème bien posé contient déjà la solution. Alors, jeu pense que tu peux répondre seul car tu as clairement posé le problème. Ta question contient déjà toutes les failles du prétendu paradoxe.

- Oui, je vois où tu veux en venir : un groupe contient plusieurs membres dont certains peuvent dire une chose et d'autres le contraire. C'est aussi simple que ça. La nuance "attention, un groupe contient plusieurs individus" suffit à démonter les idées qu'un groupe puisse dire quoique ce soit et que ce serait un paradoxe si deux membres disaient des choses différentes.

- Oui, il n'y a aucun paradoxe, aucune contradiction. Deux humains disent des choses différentes, c'est tout. C'est l'amalgame qui est fait entre eux, en les mettant dans un même groupe, qui crée un contexte illusoire et infidèle à la réalité. Et l'on peut ajouter une autre nuance : un même individu peut dire une chose dans un contexte précis et puis exprimer l'opposé dans un autre contexte. Il n'y a pas que la généralité "groupe de personnes" qui pose problème. Généraliser un discours, comme s'il s'appliquait tout le temps et dans tous les cas est inepte également. Enfin, une autre nuance encore : le temps simplement. Il peut arriver que quelqu'un pense une chose à un moment et puis pense le contraire dix ans après, ou même une semaine après.

- Oui, mais c'est trop facile alors. Tout le monde peut dire n'importe quoi et changer d'avis ou prétendre changer d'avis sans assumer de paradoxe et de contradiction.

- Que ça te plaise ou pas, c'est la réalité. Maintenant il fait 22° dehors et cette nuit, il fera 8°. Ça n'est pas contradictoire. Ça n'est pas que la température a quelque chose contre toi ou qu'elle tente de te manipuler. C'est que les choses changent dans la vie, simplement. Jeu ne nie pas qu'il soit problématique qu'une personne te dise une chose puis le contraire le lendemain, en te mentant et te manipulant, afin d'obtenir quelque chose de toi. Mais le problème n'est pas le changement ! Le problème est le mensonge ! C'est pourquoi jeu parlais précédemment de pensée honnête. Changer est une chose. Mentir sur un changement est complètement autre chose.

- Je comprends. Effectivement. Mais donc pouvons nous revenir au sujet qui me turlupine. Quelles sont les nuances à ajouter pour qu'il n'y ait plus de contradiction entre le lâcher prise et la focalisation sur un objectif ?

- Ha, cette fois ta question est moins précise. Il n'existe aucune contradiction, d'ores et déjà. Il ne s'agit donc pas de chercher à ce qu'il n'y en ait plus. Jeu t'invite à voir ces approches différentes comme des outils. Il n'y a aucune pertinence à opposer ces outils, ces approches. Simplement, il s'agit de trouver dans quel cas une approche est utile et dans quel autre cas, c'est l'autre façon qui est plus adaptée. Si une prétendue sagesse ne te propose qu'un seul outil qu'il faudrait appliquer tout le temps, pitié, souris et poursuis tes chemins. Même pour aller d'une très grande ville à une autre très grande ville, il y a toujours un moment où il faut absolument quitter l'autoroute afin de te rendre précisément là où tu le désires. Il n'existe jamais une seule voie ! Seul un tyran peut tenter de faire croire ceci aux autres, pendant qu'il ne se prive pas, lui, d'appliquer de multiples voies de manipulations.

- Alors comment définirais-tu ces cas où il serait mieux d'être obstiné et les autres où il est plus malin de laisser faire ?

- Ce que jeu vais dire n'est pas à généraliser mais jeu trouve qu'un vrai choix commence avec au moins trois possibilités. Dès que tu te retrouves enfermés dans une situation où tu ne peux penser que deux solutions, vérifie profondément que ça n'est pas la binarité de ton mental qui élude toutes les autres possibilités. Ça n'est pas obligatoire, mais c'est probable. Regarde alors ton paysage intérieur et extérieur avec toute la puissance de ta Conscience, avec toute la finesse de ta sagacité. Nous avons déjà abordé ce fond en fait avec le Respect ou le Yin et le Yang, mais c'était dans des contextes différents. J'aime beaucoup l'aborder par ce biais que tu amènes du développement personnel, vers l'évolution de la connaissance de soi et de notre rapport à la vie. Jeu vais te proposer trois espaces. Non pas qu'il n'en existe que trois, mais ce découpage permet de rajouter des nuances aidantes sans, jeu l'espère, nous perdre dans trop de complexité. Ainsi, avant de savoir s'il est plus sage de lâcher prise ou de se montrer déterminé, regardons si le choix envisagé concerne notre espace de pouvoir, notre espace de manipulation ou notre espace inaccessible.

- Tiens, encore des nouveaux concepts. Ça n'en finit jamais. Veux-tu bien préciser chaque espace ? Qu'appelles-tu espace de pouvoir ? Pour moi, ça ressemble beaucoup à l'espace de manipulation. Souvent, ceux qui cherchent le pouvoir, manipulent pour l'obtenir.

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