Respect & Responsabilité - définition subjectiveLa notion de respect varie énormément selon les individus. En général, c'est parce que c'est une notion vécue émotionnellement et donc soumise à la grande instabilité émotionnelle, en plus de la grande variation du vécu émotionnel, selon les humains. Effectivement, beaucoup d'humains vont se sentir irrespectés s'ils sont émotionnellement dérangés ou blessés par une attitude ou même simplement une expression. Cette approche émotionnelle du respect est une catastrophe si l'on considère que c'est une notion qui devrait baser le socle de la société, et donc des relations entre les humains ! En effet, si les membres d'une société ont un socle commun de respect, alors ils peuvent se respecter et c'est là une grande base d'harmonie et de paix. Voici une alternative : un respect basé sur la conscience des espaces concrets de responsabilité. Je pars d'un constat : je peux bouger mon corps directement et aucun autre corps de cette même manière ! Ce pouvoir indéniable crée une limite factuelle, concrète, indéniable elle aussi ! Ce pouvoir est ma responsabilité, directement ! Ainsi, mon corps est un premier espace de responsabilité et je peux poser qu'il est irrespectueux de l'envahir sans mon autorisation. Non pas parce que ça me créerait une quelconque émotion, mais parce que c'est l'espace factuel de ma responsabilité et d'aucun autre. La vie fonctionne ainsi, je dispose de cet espace. C'est mon pouvoir, mon champ de responsabilité ! Nier ceci est nier ce fait basique de la vie ! Respecter ceci est se poser dans le flux naturel de la vie ! Un petit (ou un grand) malin peut venir m'expliquer que l'on peut très bien bouger le corps d'un autre ! Effectivement, mais ça n'est clairement pas la même expérience ! Seul mon corps est accessible par ma responsabilité directe, c'est à dire par la combinaison de ma volonté et de mon système nerveux. Pour bouger un autre corps ou tout objet hors de mon corps, je dois utiliser la manipulation. Je ne l'exprime pas dans un sens péjoratif, mais je dois bien manipuler les choses hors de mon corps pour avoir un pouvoir dessus. Ainsi, seule la mauvaise foi peut nier cette grande différence d'expérience entre bouger "mon" corps et bouger quoi que ce soit d'autre ! A moins d'être doué de télékinésie ? :) L'argument ne tient donc pas ! Il y a bien une différence et je peux me baser dessus pour poser des concepts fiables et universels de respect et de responsabilité ! C'est en effet l'intérêt ; que ce soit universel ! S'il y a une seule conception que les humains devraient avoir en commun, c'est la notion de respect. Que chacun puisse avoir un espace où il est respecté et donc libre... et autant qu'il ne soit pas décidé par les humains mais par la vie elle-même. Plus personne n'a alors à se soucier des comportements et des décisions des autres... puisqu'il est respecté. Il est dit "ma liberté s'arrête où commence celle de l'autre". Encore faut-il avoir une frontière stable et commune ! Dans la définition du concret et de l'abstrait, je pose clairement à quel point le seul espace fiable et commun entre les humains est l'univers auquel nous accédons avec les sensations. Ainsi, la notion de respect, pour être commune, doit être fondée non pas sur quoi que ce soit d'abstrait, mais bien sur les données sensorielles, concrètes. Et je le redis : les espaces de responsabilité sont concrets et faciles à limiter avec la perception sensorielle (et l'honnêteté d'en rester là). Ensuite chaque action mise en œuvre avec le corps crée un nouvel espace concret de responsabilité, mais c'est sans doute plus adapté de poursuivre avec un dialogue... ;) Je termine ici en précisant qu'il s'agit d'une présentation des concepts tels que je les utilise. Ceci n'est pas la vérité ! Un mot n'est jamais ce qu'il représente. Il reste utile, pour me lire et me comprendre, de savoir ce que ces termes représentent pour moi. Pour une expansion de ce que cette notion permet dans l'expérience humaine, j'invite maintenant à lire les dialogues en suivant les liens en haut de cette page. copyleft 2012 Laurent Martinez - licence art libre |