définition écrite le 31/01/2012 - mise à jour le 17/02/2012

Attachements & Affections


Attachements & Affections - définition subjective

Ce sujet est sans doute à la fois le plus sensible et le plus crucial pour les humains. Je considère qu'il est l'endroit du quiproquo le plus grave qu'un humain puisse vivre avec lui-même. Les expériences affectives ou d'attachements sont en général interprêtées comme de l'amour alors qu'elles sont la manifestation la plus égotique et la plus limitée du comportement humain.

L'attachement procède de l'illusion d'un manque (qui peut aussi être vécu comme une peur). Ce manque a en général été cristallisé dans l'enfance, lors d'un manque réel (l'enfant étant dans une situation objective de dépendance). Mais au lieu de rester ce qu'il est, temporaire, la personne s'identifie à cette expérience et ancre parfois le reste de sa vie sur cette idée qu'elle n'est pas entière, qu'elle manque de quelque chose, hors d'elle. Comme ce manque se construit en général dans la relation avec les parents, c'est souvent d'un autre humain que la personne croit manquer.

Ce manque opère une sorte de vide intérieur latent qui est activé dès que l'humain se retrouve face à lui-même, ou lorsqu'il répète les situations de séparation de son enfance. Alors, plus ou moins consciemment, il peut préférer chercher quelqu'un pour combler ceci, plutôt que d'y faire effectivement face et de remplir ce vide de lui-même. En effet, seul son mental peut empêcher l'adulte de se vivre entier ; ce dernier étant dans une situation objective d'indépendance (son corps est totalement fonctionnel).

Il ne s'agit pas de prétendre que l'humain se suffit à lui-même et qu'il n'a aucun besoin relationnel. Il s'agit de poser la conscience sur ceci :

  • un humain dispose toujours de la relation de lui à lui-même pour ses besoins relationnels.

  • un humain adulte vit sur une planète avec 7 milliards d'autres humains. Ainsi, c'est sa responsabilité entière que de construire avec certains des relations qui le satisfassent.

  • Cette abondance colossale de potentiels relationnels met l'humain ouvert et libre dans une situation où, s'il est conscient, il ne peut que vivre la gratitude de recevoir déjà tout ce dont il a besoin. Il peut se couper des autres humains, mais s'il ne le fait pas, alors il reçoit une satisfaction totale de ses besoins, comme il reçoit largement l'air dont il a aussi besoin pour respirer. Sauf à s'enfermer la tête dans un sac, il ne peut pas manquer d'air. Ainsi, il a besoin d'air mais ne vit pas ceci comme un besoin, ni une peur de manquer. Il ne ressent pas le besoin d'air. De la même manière, j'ai besoin de reconnaissance, de tendresse, de validation, de repère, de complicité, d'intimité, ...etc, mais il n'y a qu'en m'enfermant "quelque part" que je peux manquer de toutes ces choses, tant elles sont à profusion autour de moi.

Reste à savoir ce qu'est concrètement ce "sac" dans lequel je peux m'enfermer et qui me couperait de cette profusion d'échanges humains : mon couple, ma famille, mes croyances, mes idéologies... ?

Ceci est une présentation des concepts tels que je les utilise. Ceci n'est pas la vérité ! Un mot n'est jamais ce qu'il représente. Il reste utile, pour me lire et me comprendre, de savoir ce que ces termes représentent pour moi. Pour une expansion de ce que ces notions permettent dans l'expérience humaine, j'invite maintenant à lire les dialogues en suivant les liens en haut de cette page.


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